9 avril 2020

Une coordination nationale pour lutter contre les violences faites aux femmes

Lors de la Conférence Interministérielle du droits des femmes : une coordination nationale s’est mise en place pour lutter contre les violences faites aux femmes

A l’initiative de la présidente de la Conférence Interministérielle Droits des femmes Nawal Ben Hamou, un premier groupe de travail interministériel s’est réuni sur la question urgente des violences faites aux femmes.

Cette réunion a permis aux représentants des 12 ministres, membres de la CIM, de faire un état des lieux des mesures spécifiques mises en place, tant en matière de prévention, de sensibilisation, de dépôt de plaintes, de poursuites, mais aussi de protection et de soutien pour les femmes victimes de violences en cette période de maintien au domicile. Ces échanges ont notamment pris en  compte les revendications du secteur associatif qui leur avaient été communiquées en vue de cette première réunion.

Il ressort de la réunion que l’ensemble des services se sont très rapidement adaptés à la situation :

  • Les lignes d’écoute/chat (lignes 0800-30 030, 1712 et https://www.violencessexuelles.be/je-suis-victime) ont été renforcés et font l’objet d’un monitoring régulier afin d’adapter rapidement l’offre de réponse si nécessaire. Le chat https://www.ecouteviolencesconjugales.be/ a triplé ses plages horaires disponibles.   Le CAW reste actif avec son offre aux victimes de violence familiale par téléphone, par chat et par courrier. Le suivi psychologique se poursuit via les mêmes canaux afin de fournir un maximum d’aide, d’orientation, de soutien et de proximité.
  • Les informations concernant l’aide disponible sont accessibles en plusieurs langues sur le site https://www.we-access.eu/fr et des lignes d’écoute en 22 langues étrangères sont également à disposition (https://www.luisterendeoren.be/fr/contact)
  • La prise en charge des auteurs, que ce soit par l’ASBL Praxis ou par les Maisons de justice se poursuit, par téléphone ou vidéo. Les auteurs en ont été avertis individuellement.
  • Les Maisons de Justice et les Family Justice Centers prennent contact de manière proactive avec les victimes et les auteurs de violences intrafamiliales par téléphone ou par vidéoconférence pour les informer de la situation et assurer un suivi.
  • Les trois centres de prise en charge des victimes de violences sexuelles restent ouverts 24h/24h et assurent également une permanence téléphonique.
  • La poursuite de la violence faites aux femmes demeure une priorité pour le Collège des procureurs généraux.
  • L’application stricte de la COL 4/2006 (circulaire commune du Ministre de la Justice et du Collège des procureurs généraux relative à la politique criminelle en matière de violence dans le couple) a été rappelée à l’ensemble des Parquets.
  • Au sein du réseau d’experts  » Criminalité contre les personnes  » du Collège des procureurs généraux, les magistrats ont été sensibilisés au fait que les mesures prises dans le cadre de la pandémie Coronavirus peuvent entraîner un risque accru de violence intrafamiliale et domestique.
  • Dans ces circonstances exceptionnelles, les parquets se sont également organisés pour agir le plus efficacement possible contre la violence conjugale ou d’autres formes urgentes de criminalité (interventions en période de garde, traitement urgent de ces dossiers, audiences, etc.) Dans ce contexte, l’interdiction temporaire de résidence constitue également une possibilité afin de mettre fin à des risques supplémentaires.
  • Les tribunaux assurent également une continuité dans le traitement civil ou pénal de ce type de litiges.
  • Les services de police ont également été sensibilisés à la problématique et ont renforcé leur vigilance. Le Comité de coordination de tous les services de police a souligné l’attention permanente accordée à la prise en charge des victimes comme une fonction de base de la police intégrée. Les forces de police ont été sensibilisées à ce sujet par une directive opérationnelle (Directive du 27/03/20). Afin d’accroître la vigilance, l’accent a été mis sur les formes spéciales urgentes et/ou graves de victimisation et/ou de plaintes présentant un risque pour l’intégrité physique des personnes (mineurs, violence intrafamiliale, etc.).
  • Sur base d’un monitoring régulier de l’offre d’hébergement d’urgence, des solutions d’hébergement d’urgence alternatives pour les victimes, avec ou sans enfant, ont été dégagées, tout en prévoyant l’accompagnement psycho-social nécessaire.

D’autres initiatives seront encore renforcées :

  • La communication des numéros d’urgence et d’écoute au grand public sera intensifiée et des campagnes de sensibilisation radio et TV seront (re)lancées.
  • Les invitatives locales seront partagées au sein de la CIM afin, éventuellement, de les promouvoir dans le reste du territoire belge.
  • Une attention particulière sera développée vis-à-vis des publics plus vulnérables comme les femmes avec enfants et une prise en charge coordonnée avec l’ONE et Kind en Gezin doit être mise en place.

Les participants au groupe de travail se sont engagés à rester en contact permanent, par le biais d’un échange d’informations renforcé, notamment sur toute nouvelle initiative qui devrait être prise dans le cadre de la pandémie Covid19.

Une nouvelle réunion de travail est prévue le 17 avril prochain. Elle aura pour objectif de poursuivre le monitoring de la situation et d’élargir le champ des sujets abordés aux questions, par exemple, de la situation socio-économique des femmes en confinement et en première ligne dans le secteur de la santé et du social, des familles monoparentales et de l’accès à la santé sexuelle et reproductive.