31 octobre 2018

Elections communales 2018 à Bruxelles : premiers constats

A présent que les résultats des votes des Bruxellois aux élections communales du 14 octobre sont connus, il nous est permis d’en dégager quelques tendances significatives.

Tout d’abord, nous pouvons constater avec grande satisfaction que les politiques de droite mises en œuvre au Gouvernement fédéral par les 2 principaux partis au pouvoir (la N-VA et le MR ) n’ont semble-t-il pas recueilli l’adhésion des Bruxellois. Malgré une campagne agressive à Bruxelles, la N-VA ne réussit pas son pari de s’implanter localement à Bruxelles (il passe de 6 à 7 sièges sur 695 sièges de conseillers communaux à attribuer). Le MR, quant à lui, est sanctionné par les électeurs bruxellois et perd des voix dans 16 des 19 communes bruxelloises et 4 maïorats sur 6.
Dans le même temps, dans de nombreuses communes bruxelloises, de nouvelles majorités marquées à gauche se sont constituées en réponse aux préoccupations sociales et environnementales exprimées par les électeurs bruxellois. Elles dominent aujourd’hui largement le paysage politique bruxellois. Notons enfin que l’extrême-droite a elle quasi disparu à Bruxelles lors des dernières élections communales.

Eléments d’analyses :

  1. Le MR est le parti traditionnel qui sort le plus affaibli de ces élections. Le PS limite « la casse » et gagne même 1 bourgmestre malgré la perte du mayorat à Forest. Le parti socialiste compte aujourd’hui 7 bourgmestres en Région bruxelloise. Il conserve les 3 plus grosses communes (Bruxelles-Ville, Anderlecht et Molenbeek au sein d’alliances progressistes avec Ecolo et peut-être le PTB à Molenbeek). Le CDH quant à lui conserve ses 3 maïorats et en gagne un à Ganshoren avec M. Pierre Kompany. Il convient néanmoins de constater qu’il se tasse globalement d’élection en élection ;
  2. Défi conserve ses 3 bastions (Auderghem, Schaerbeek et Woluwe-Saint-Lambert) mais perd des plumes. Il passe d’une présence dans 10 majorités à 7 majorités. Si le nombre d’Elus passe de 67 en 2012 à 84 en 2018, Défi perd des électeurs dans 12 des 19 communes ;
  3. La progression du PTB et d’Ecolo-Groen. Le PTB passe de 2 conseillers communaux en 2012 à 35 en 2018. Il totalise 13% des voix à Schaerbeek, 14% à Anderlecht et Saint-Gilles, 13,6% à Molenbeek et 10% à Forest. Ecolo-Groen passe de son côté d’un maïorat (Boitsfort) à 3 (Ixelles et Forest. Ce parti intègre également plusieurs majorités : Bruxelles-Ville, Saint-Gilles, Anderlecht, Uccle. Il remporte 23% des 695 sièges de conseillers communaux… dont 70% d’élues soit 111 sièges sur 159 pour une femme ! Un tiers des conseillères communales à Bruxelles sont des écologistes !
  4. Le vote « Jeune » bénéficierait à Ecolo-Groen et au PTB. 60 000 nouveaux électeurs se sont rendus aux urnes ce 14 octobre 2018. Il représente 10% de l’électorat. L’hypothèse est aussi émise que là où les jeunes étaient les plus nombreux à voter, Ecolo et/ou le PTB ont récolté un succès plus important. Ecolo a systématiquement attiré davantage de voix que le PTB dans les communes où la proportion de nouveaux électeurs (18-22 ans) est la plus forte ;
  5. La diversité devient réalité. La Région bruxelloise dispose aujourd’hui de 4 Bourgmestres d’origine étrangère. Un témoignage de la progression de la diversité dans notre région.

Les résultats des élections communales d’octobre 2018 sont plus qu’encourageants. Ils nous confirment qu’une majorité de bruxellois rejette les politiques de droite du gouvernement fédéral et choisit très clairement en faveur d’un modèle de société plus juste et durable.

Bien sûr beaucoup reste encore à faire !

D’ici les élections régionales de mai, la FGTB Bruxelles mènera une campagne qui s’articulera autour de nos trois priorités pour la prochaine législature :

  • La qualité de l’emploi car chacun doit pouvoir s’épanouir via le travail ;
  • La diversité et le modèle bruxellois du « vivre ensemble », qui constitue une ligne de force pour notre Région ;
  • Le droit à la ville car chacun doit bénéficier d’une véritable qualité de vie au niveau logement, mobilité ou santé.

Dans les semaines à venir, ces différents thèmes seront également présentés de manière concrète à travers des baromètres de la qualité de l’emploi, du vivre ensemble et de la qualité de vie à Bruxelles.

Pour conclure, dans la perspective des élections régionales, la FGTB Bruxelles continuera à dénoncer avec force les dangers pesant sur notre modèle social et le développement futur de notre Région. Pour elle, il s’agira également de convaincre les électeurs bruxellois de rejeter les thèses populistes et les partis de droite qui les portent car ils n’ont, in fine, pas d’autre but que de détruire notre modèle sociale.

Nous invitons également les partis progressistes à prendre l’engagement de préserver et de renforcer le modèle bruxellois de concertation sociale ainsi qu’à porter nos revendications.