12 juin 2017

Climat : après la tempête « Trump », évaluation des dégâts…

Dans notre monde globalisé, la décision capricieuse du président des Etats-Unis relative au climat n’a mis que quelques minutes pour se répandre comme une trainée de poudre ! C’est donc aussitôt que sont apparues comme un non-sens profond les motivations du retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris.

Un des plus grands pollueurs au monde qui se retire symboliquement de l’accord sur le climat : l’annonce semble grave, mais la réalité n’est pas aussi dramatique qu’on pourrait le penser. Même si « the Donald » croit volontiers au charbon, l’industrie américaine sait depuis longtemps que ce secteur n’a plus d’avenir : l’énergie renouvelable est meilleur marché, plus sûre et offre beaucoup plus de possibilités de création d’emplois stables que les combustibles fossiles. Nous savons, en outre, depuis les années 70 déjà, que diminuer activement le réchauffement climatique est économiquement plus avantageux que de ne rien faire. Mais pouvons-nous réellement attendre des décisions sensées de la part de quelqu’un qui doute du réchauffement du climat car 3 cm de neige sont tombés en octobre ?

Les réactions internationales au retrait de l’accord ont été pour le moins fortes. Une unité renouvelée a vu le jour au sein de l’UE, et une nouvelle alliance stratégique entre l’Europe et la Chine pourrait poindre à l’horizon…. La Chine qui saute sur la vacance du poste de dirigeant dans la lutte pour le climat ? Il semble qu’un nouvel ordre mondial pourrait bien se mettre en place…

Bref, il convient de nuancer : le train climatique est bien parti et la décision unilatérale des Etats-Unis n’a fait que reléguer ce grand pays au dernier wagon. Le train continue sa route, avec ou sans les Etats-Unis en tête de pont.

Et, comme souvent, les déclarations musclées sont moins importantes que les mutations profondes déjà observées sur le terrain. Des géants comme Apple et Tesla l’avaient déjà admis, c’est désormais au tour d’entreprises pétrolières, comme Shell, de reconnaître l’urgence d’agir pour le changement climatique. Beaucoup de ces entreprises se sont déjà pleinement lancées dans l’innovation respectueuse de l’environnement et le switch vers l’énergie renouvelable. L’exit de l’accord des EUA va donc, au pire, ralentir les réformes mises en place.

 

Et maintenant ?

 

Après l’annonce du retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris, les chefs d’État des autres pays se sont empressés de condamner cette décision. Eh bien, c’est peut-être le moment opportun pour aller jusqu’au bout de l’accord pro-climat. Car beaucoup de chapitres de celui-ci sont jusqu’à présent restés lettre morte.

En Europe, nous devons réduire annuellement nos émissions de gaz à effet de serre de 2 %, afin d’atteindre l’objectif d’une réduction de 40 % en 2030. Un effort qui rapportera sur tous les plans car, outre la protection de notre climat, 1 million d’emplois durables seront ainsi créés, l’importation de pétrole diminuera ainsi que la pollution de l’air, la Santé Publique s’améliorera et notre facture d’énergie pourrait bien être revu à la baisse. Pour les gouvernements d’Europe, c’est le bon moment d’aller jusqu’au bout, en accélérant la politique climatique !

Au bout du compte, l’exit des EUA était peut-être la « meilleure mauvaise nouvelle » pour le climat !

Mais que faisons-nous, concrètement, en tant que syndicat ? Les formations de Brise pour les représentants syndicaux aborderont, cet automne, le sujet de la consommation énergétique au travail. L’avenir sera vert ou…il n’y aura pas d’avenir. Toutes les forces progressistes sur le pont pour une « verte » remise en route du monde !!!