28 septembre 2017

Baromètre socio-économique 2017 de la FGTB Fédérale

Les diverses mesures prises ces dernières années ont affaibli notre système de protection sociale. Le contrat social a été rompu et les conséquences néfastes des politiques de droite deviennent de plus en plus claires.

C’est ce que la FGTB fédérale démontre dans l’édition 2017 de son baromètre socio-économique.

Le baromètre socio-économique

Outre les indicateurs purement économiques (croissance économique, investissements, taux d’emploi, pensions…), la FGTB intègre dans son baromètre 2017 d’autres indicateurs qui donnent des informations sur la qualité de vie des gens. On y trouve notamment des indicateurs sociaux sur la santé, l’enseignement, la conciliation entre vie privée et vie professionnelle ou encore l’égalité hommes-femmes.

Nos alternatives

Dans ce baromètre, la FGTB démontre qu’il y a des points à améliorer et propose des alternatives réalistes. Il est indispensable d’envisager la vie des travailleurs dans son ensemble et de mettre en avant les conditions nécessaires à une vie de qualité. En effet, défendre la qualité de vie, c’est aller plus loin que défendre le pouvoir d’achat. La vie c’est aussi des conditions de vie décentes, une cohésion sociale, un environnement sain, des chances égales pour tous.

Quelques constats

Contexte macroéconomique

  • La croissance économique belge se porte moins bien que celle de la moyenne de la zone euro.
  • Le taux d’emploi stagne. L’augmentation du nombre d’emplois est insuffisante pour compenser la croissance de la population active.
  • En 2015, la moitié des nouveaux contrats étaient de mauvaise qualité (temporaires, heures irrégulières, temps partiels)
  • De nombreux travailleurs sont obligés d’accepter des contrats ou statuts précaires. Le nombre de contrats d’un jour explose.

Protection sociale

  • Le gouvernement souhaite économiser sur notre protection sociale avec que nos dépenses de protection sociale sont équivalentes à la moyenne de la zone euro.
  • 90% des allocations sociales (minimums) se situent en-deçà du seuil de pauvreté.
  • Le nombre de bénéficiaires du revenu d’intégration sociale augmente fortement.
  • Le salaire minimum ne garantit pas une sécurité d’existence.
  • Près de la moitié des femmes touchent une pension inférieure à 1000€.

Les grosses fortunes épargnées

  • Les richesses sont inégalement réparties en Belgique. 10% des Belges les plus riches détiennent 44% des richesses. Le 1% le plus riche détient autant que les 50% des Belges les moins riches.
  • Les richesses sont trop peu taxées. Les plus-values sur la propriété et sur les actions sont taxées chez nous à 0%. Tandis que ces plus-values sont taxées en moyenne à 15 et 37% dans les pays de l’OCDE.

Le pouvoir d’achat diminue pour les travailleurs

  • La Belgique est le seul pays d’Europe où les salaires réels ont diminué en 2016. Ceci est le résultat du blocage des salaires et du saut d’index.
  • Les revenus des dirigeants d’entreprise du Bel-20 a augmenté de 13% entre 2015 et 2016. Pendant cette même période, les revenus des travailleurs ont augmenté de 0,3%.
  • En 2015, alors que les salaires étaient bloqués, les dividendes nets ont augmenté de 41% par rapport à 2014.

Nos alternatives

  • Garantie d’emploi pour les jeunes : des possibilités d’apprendre sur le lieu de travail, une revalorisation des premiers contrats de travail, la suppression de la condition de diplôme pour l’accès aux allocations d’insertion, des sanctions pour les entreprises qui font un usage abusif de contrats précaires…
  • Renforcement du dialogue social dans les entreprises : la présence des syndicats sur le lieu de travail peut être un facteur déterminant pour les conditions de travail.
  • Introduction d’un salaire minimum décent de 14€/heure.
  • Relèvement de toutes les indemnités au-dessus de 10% du seuil de pauvreté.
  • Réduction collective du temps de travail avec maintien du salaire et embauches compensatoires, comme solution pour trouver un équilibre entre ceux qui travaillent trop et ceux qui n’ont pas d’emploi.
  • Rétablissement de l’équilibre entre salaires et capital : sortir la formation des salaires du carcan de loi de1996 sur la norme salariale, respecter l’indexation automatique des salaires et les augmentations barémiques, analyser la compétitivité de manière plus large que sous l’angle des salaires, limiter la tension salariale dans les entreprises.
  • Instauration d’une fiscalité juste : une taxation des fortunes et des plus-values, une fiscalité immobilière juste, un prélèvement sur les transactions financières, un impôt des sociétés européen minimum de 25%, une taxation juste de la consommation et de l’environnement.