Non, Monsieur Clarinval, ce n’est pas un hasard
26/06/2025
Ce mercredi sur Bel RTL, le ministre Clarinval insinuait que la hausse du chômage serait due à un manque de contrôle ou d’efficacité d’Actiris. Une attaque injuste et infondée, qui passe totalement à côté des réalités sociales, économiques et territoriales de notre Région..
Florence Lepoivre, Secrétaire générale de la FGTB Bruxelles, remet les pendules à l’heure et rappelle les véritables enjeux :
Non, Monsieur Clarinval, ce n’est pas un hasard.
S’il y a plus de demandeurs d’emploi à Bruxelles, c’est parce que notre Capitale concentre les défis les plus lourds du pays : une grande précarité, une jeunesse nombreuse, une diversité exceptionnelle souvent discriminée à l’embauche, un territoire enclavé dans 19 communes, des logements trop chers, et un marché de l’emploi où les Bruxellois restent trop souvent sur le banc de touche.
Bruxelles n’a pas besoin d’un discours méprisant sur « le laxisme d’Actiris » — elle a besoin de moyens, de justice sociale et de respect.
Parce que Bruxelles, malgré tout, continue d’assumer un rôle moteur pour l’ensemble du pays. Elle accueille, forme et insère professionnellement des milliers de personnes, y compris venues de Flandre et de Wallonie, qui travaillent ensuite ailleurs. Elle prend en charge des missions fédérales comme l’accueil des migrants, sans en recevoir les compensations à la hauteur.
Bruxelles, ce sont 185 nationalités, 728.000 emplois, 20 % du PIB national, un modèle de cohabitation interculturelle unique, une jeunesse créative et des services publics qui tiennent, souvent à bout de bras.
Plutôt que de prendre Bruxelles comme bouc émissaire pour justifier une réforme injuste et brutale du chômage, qui frappera surtout les communes les plus pauvres et les CPAS déjà sous pression, il faudrait enfin soutenir cette Région à la hauteur de ses responsabilités.
Faire du Brussels Bashing ne cache pas la réalité.
Votre réforme ne remet pas « le travail au cœur », elle met la pauvreté au cœur de votre Capitale.
Et elle va précipiter des milliers de familles bruxelloises dans l’exclusion.
Il est temps d’en finir avec le mépris. Il est temps de respecter Bruxelles. Et de défendre les droits des Bruxelloises et des Bruxellois.
Florence Lepoivre