À partir du 17 octobre, les femmes travaillent “gratuitement” jusqu’à la fin de l’année !
16/10/2025
Le 17 octobre marque une date aussi symbolique que révoltante : si l’on convertit l’écart salarial global en temps de travail, les femmes cesseraient d’être payées à partir de cette date. L’écart moyen de 19,9 % entre le salaire des femmes et celui des hommes correspond en effet à près de deux mois et demi de travail “non rémunéré” pour les femmes par rapport à leurs collègues masculins.
L’inégalité salariale reste une réalité structurelle, qui pénalise massivement les femmes pendant leur carrière et jusqu’à la retraite.
On parle souvent d’un écart de 7 %, qui correspond à la différence de salaire horaire entre femmes et hommes. Mais cette donnée masque une réalité bien plus profonde : les femmes sont massivement cantonnées au temps partiel, souvent dans des secteurs sous-payés (commerce, soins, nettoyage, titres-services).
- 40 % des femmes travaillent à temps partiel, soit près de 846 000 travailleuses en 2023
- 83 % des temps partiels sont occupés par des femmes, dont 93 % y sont contraintes – faute de solutions de garde, d’offre de travail à temps plein ou en raison de pressions de l’employeur
Ces emplois sont souvent précaires, mal rémunérés et assortis de peu de perspectives de carrière. En moyenne, la durée de carrière des femmes n’est que de 31,6 ans, et 4 femmes sur 10 n’atteignent pas 35 années de carrière à 65 ans – alors que le calcul de la pension est basé sur 45 années.
Cette précarité salariale a évidemment des effets cumulés sur la pension.
Les pensions des femmes sont en effet en moyenne 21 % plus basses que celles des hommes et sans les périodes assimilées (maladie, congé de maternité, chômage temporaire…), cet écart grimperait à 43 % !
Par ailleurs, la suppression programmée de la pension de survie privera environ 140.000 femmes d’un filet de sécurité essentiel.
Et avec le gouvernement Arizona, les femmes vont encore payer !
Loin de corriger ces injustices, le gouvernement Arizona multiplie les attaques qui frappent directement les travailleuses à temps partiel, c’est-à-dire essentiellement des femmes :
- Flexi-jobs généralisés et extension des heures étudiants, accentuant la concurrence avec les temps partiels sans créer de postes à temps plein.
- Suppression du repos dominical et des jours de fermeture obligatoires, rendant la conciliation vie professionnelle/vie familiale encore plus difficile.
- Annualisation du temps de travail, qui crée des « semaines accordéon » et complique la combinaison de plusieurs temps partiels.
- Augmentation des heures supplémentaires “volontaires” jusqu’à 360 h sans sursalaire, voire 450 h dans l’Horeca.
- Suppression de la durée minimale d’1/3 pour les temps partiels, ce qui ouvre la voie à une fragmentation accrue des horaires.
- Suppression progressive des périodes assimilées dans le calcul des pensions anticipées, rendant celles-ci inaccessibles pour de nombreuses femmes.
- Sanction de l’AGR : les temps partiels de moins d’un mi-temps perdront leur allocation de chômage complémentaire après 2 ans — une mesure qui touche 33 % des femmes concernées.
En résumé, le gouvernement Arizona prend clairement les femmes pour cible, avec des réformes structurellement discriminantes, qui frappent précisément les statuts précaires dans lesquels elles sont surreprésentées.