La Centrale Culturelle Bruxelloise est à la recherche d’un.e Chargé.e de projet web
La Centrale culturelle bruxelloise (CCB) recherche un(e) chargé de projet web pour promouvoir les activités de la Centrale auprès des bruxellois et du monde associatif.
L’asbl CCB est un service d’insertion socio-professionnelle et d’éducation permanente.
Nous vous offrons une expérience enrichissante au sein d’une équipe dynamique.
Vous aimez donner vie aux idées.
Vous accompagnez nos équipes dans la création visuelle de supports de communication percutants et inspirants.
Vous concevez et réalisez des projets visuels et web qui valorisent l’organisation et ses actions. Montage vidéo, web, réseaux sociaux… vous jonglez avec les formats et contribuez activement à la stratégie de diffusion digitale.
Vous participez à la mise en œuvre de nos campagnes sur tous les canaux et apportez votre regard créatif pour renforcer leur impact visuel et leur visibilité en ligne.
Profil
Vous avez suivi une formation des arts de l’image (bachelier)
Vous connaissez les outils multimédias et vous maitrisez des outils de montage vidéo (des bases du html, du web, de la plateforme de gestion du site, maîtrise CMS,)
Vous avez une connaissance approfondie de la suite Adobe (Illustrator, In design, Photoshop, Première Pro, After Effects), iMovie et WordPress
Vous êtes sensible au monde syndical et aux thématiques sociales
La maitrise de la seconde langue nationale (NL) est un atout.
Compétences
Excellentes qualités relationnelles
Technicité du visuel ;
Disponibilité, dynamisme, ingéniosité, autonomie, créativité et sens de l’organisation
Diplomatie, curiosité et ouverture d’esprit.
Lieu de travail
Bruxelles (Saint-Gilles)
Qu’offrons-nous?
Un CDI – Temps plein (35h/sem.) – Salaire avec des avantages sociaux.
Statut : ACS
Intéressé.e ?
Faites parvenir votre candidature à l’adresse mail T10RHBxl@fgtb.be
Celle-ci doit comporter CV, lettre de motivation et une réalisation de vos travaux (liens vers vos sites).
L’« appel de novembre » du front commun syndical : trois jours de grève les 24, 25 et 26 novembre
Le 14 octobre dernier, plus de 120 000 personnes sont descendues pacifiquement dans les rues de Bruxelles pour exprimer leur inquiétude face aux mesures du gouvernement Arizona. Le même jour, en front commun, les syndicats ont envoyé une lettre au Premier ministre Bart De Wever et aux vice-premiers ministres. Malgré l’ampleur de la mobilisation , nous n’avons reçu aucune réaction, seulement un silence assourdissant de la part du gouvernement.
Pire encore, le Premier ministre a présenté un menu indigeste lors des discussions budgétaires, qui toucheraient encore durement les familles et les travailleurs : un saut d’indexation, encore plus d’économies sur les pensions, une augmentation de la TVA… Et cela s’ajoute aux mesures précédentes de démantèlement de la sécurité sociale et du marché du travail. Le chaos autour des mesures relatives aux pensions est désormais énorme. Plus de la moitié des femmes de notre pays seront touchées par le malus pension. En matière de flexibilité et de temps de travail, le gouvernement a déjà proposé de nombreuses mesures sévères et injustes.
Une nouvelle étape après la grande manifestation du 14 octobre est nécessaire. Les syndicats prévoient donc, avec l’ « appel de novembre », trois jours de grève les 24, 25 et 26 novembre dans les secteurs public et privé.
Le dimanche 23 novembre, CSC, FGTB et CGSLB appellent à participer massivement à la manifestation nationale Mirabal contre les violences sexistes. Ensuite, le travail sera interrompu :
• Le 24 novembre, les chemins de fer et les transports en commun (TEC, STIB) feront grève • Le 25 novembre, tous les services publics du pays feront grève • Le 26 novembre, il y aura une grève nationale interprofessionnelle.
Ces trois jours de grève sont un appel au Premier ministre De Wever et à l’ensemble du gouvernement pour qu’ils mettent fin au démantèlement social. Ces mesures n’ont pas encore été votées, il est donc encore temps de les ajuster !
Les syndicats demandent au Premier ministre De Wever et à l’ensemble du gouvernement qu’ils mettent enfin en œuvre des alternatives convaincantes :plus de justice fiscale avec un impôt sur les grosses fortunes , une taxe sur les activités numériques des géants de la technologie et un examen sérieux des subventions de plusieurs milliards accordées aux entreprises.
Enfin, ils demandent une règle simple selon laquelle chaque salaire est soumis à des cotisations de sécurité sociale, qu’il s’agisse d’une société de management ou non.
En bref, un appel commun en faveur d’une plus grande justice et du rétablissement d’un contrat social solide.
Un appel à rassembler plutôt que de diviser.
Séminaire d’actualité sociale – Précarisation du travail : quel avenir pour nos emplois ?
Et si le travail stable devenait l’exception ? Le gouvernement Arizona prépare une offensive en règle : généralisation des flexi-jobs, hausse des heures étudiantes, etc. Des emplois défiscalisés qui tirent les salaires vers le bas, affaiblissent les droits sociaux et concurrencent directement les emplois stables.
Dix ans après leur mise en place, les flexi-jobs n’ont pas résolu les pénuries, notamment dans l’Horeca, mais ont surtout permis aux employeurs d’économiser des millions sur le dos de la sécurité sociale.
Ce séminaire analysera les conséquences de ces politiques qui précarisent nos emplois… et surtout comment y résister.
Quand ? Le vendredi 21 novembre de 9 à 13h
Où ? Auditorium – Rue de Suède 45 à 1060 Saint Gilles
Budget fédéral – Pas des « détails à régler », mais des choix sociaux essentiels
Une carte blanche de Jef Maes, ancien secrétaire fédéral de la FGTB
À la veille de la grande manifestation syndicale, Nahima Lanjri (CD&V) a déjà clairement indiqué à la Chambre, à l’adresse du ministre des Pensions Jambon (N-VA), que les personnes malades ne pouvaient pas être discriminées une seconde fois par une réduction de leur pension. « Pour le CD&V, cette période doit être entièrement prise en compte. On ne choisit pas d’avoir, par exemple, la SLA, la sclérose en plaques ou le cancer. » Espérons qu’elle parlait bien au nom du CD&V, et que son vice-premier ministre Van Peteghem défendra cette position avec fermeté cette fois-ci.
Jeudi dernier, à Dilbeek, Conner Rousseau a lui aussi ouvert les yeux. « Ma mère a eu un cancer, » a déclaré le président de Vooruit lors d’une “tournée d’écoute”. « Elle n’a pas travaillé pendant un an, ce qui lui coûtera quatre années de pension. Je ne peux pas l’accepter. »
On peut se demander qui a alors négocié cet accord de gouvernement !
Mais soit : dans le paradis socialiste, il y a de la joie pour ceux qui se convertissent après la grande manifestation. Espérons maintenant que son vice-premier ministre Vandenbroucke traduira ces paroles en actes.
Car le fait que la période de maladie ne soit pas comptabilisée comme période de travail pour éviter la décote sur la pension, ou pour bénéficier de la retraite après 42 ans de carrière, a déjà été approuvé en Conseil des ministres. Mais un “deuxième passage” du projet de loi est prévu : une seconde chance pour les six hommes gris qui composent le kern (le cabinet restreint).
Entre-temps, nous avons toutefois déjà réussi à convaincre le ministre Jambon que ne pas prendre en compte le congé de maternité serait annulé par la Cour de justice européenne, en raison d’une discrimination manifeste entre les sexes.
Droit du travail
Tout le monde parle des pensions. Mais on ignore souvent que le gouvernement Arizona prend aussi des mesures tout aussi graves qui affaiblissent la protection des travailleurs. Le vice-premier ministre Clarinval (MR) n’exagère pas quand il se vante de mener une « révolution libérale du marché du travail ».
Ainsi, un travailleur d’une cinquantaine d’années, ayant travaillé 29 ans dans la même usine et licencié, ne recevra plus qu’une seule année d’indemnité de licenciement puis risque, au bout de deux ans de chômage, d’être radié et de devoir s’adresser au CPAS.
Mais s’il a un conjoint disposant d’un revenu ou s’il a un peu trop épargné, il n’aura même plus droit au revenu d’intégration. Dans tous les cas, il ne cotisera plus pour ses droits sociaux ni pour sa pension s’il ne retrouve pas de travail à son âge.
Heureusement, il existe encore des lois internationales qui limitent certains excès. Là où la Belgique était autrefois pionnière en matière de droit social, elle est aujourd’hui souvent rappelée à l’ordre par ces normes internationales.
Ainsi, le Conseil d’État a dû signaler au gouvernement que supprimer les primes de travail de nuit pour les heures avant minuit et après 5 h du matin dans la distribution et les secteurs apparentés viole la convention de l’Organisation internationale du travail (OIT), qui prévoit que les primes pour travail de nuit doivent couvrir au moins sept heures consécutives.
Le Conseil d’État estime par ailleurs que le fait que les nouveaux travailleurs soient beaucoup moins rémunérés que les anciens crée une disparité importante entre travailleurs exerçant la même fonction, et que le gouvernement ne justifie pas suffisamment cette différence.
Même remarque pour les 360 heures supplémentaires annuelles que le gouvernement voudrait instaurer en plus de la semaine de 38 heures. Pour 240 de ces heures, aucune cotisation sociale ne serait due, ce qui signifie qu’elles ne compteraient pas pour la pension. Le Conseil d’État pense que cela entre en conflit avec la réglementation européenne.
De plus, le fait que les syndicats n’auraient plus à donner leur accord pour ces heures supplémentaires entre aussi en contradiction avec le droit constitutionnel à l’information, à la concertation et à la négociation collective, car cela en réduit la portée.
Ce ne sont pas des “détails techniques” à régler avant d’entamer les discussions budgétaires. Ce sont des choix de société essentiels.
Ils ont été tranchés au détriment des gens ordinaires dans l’accord de gouvernement et les premiers projets de loi, mais il est encore temps de les corriger. Pour les chrétiens-démocrates et les socialistes, c’est une tâche essentielle — qu’ils n’ont jusqu’à présent pas suffisamment remplie.
Syndicats et société civile contestent la réforme du chômage devant la Cour constitutionnelle
Le front commun syndical (FGTB, CSC, CGSLB), appuyé par un éventail d’organisations de la société civile, dont la Ligue des droits humains, la Ligue des familles, le BAPN, Soralia, Vie Féminine, introduit ce mercredi 29 octobre une requête en annulation assortie d’une demande de suspension devant la Cour constitutionnelle contre les mesures transitoires de la réforme du chômage et contre le principe même de la limitation dans le temps des allocations.
Cette réforme, portée par le gouvernement Arizona, constitue une offensive sans précédent contre l’un des socles de la sécurité sociale belge.
Elle exclut les publics les plus fragilisés de notre société du droit aux allocations ; et elle le fait sans prévoir de dispositifs d’accompagnement crédibles ni de mécanismes de responsabilisation des employeurs. Pire, elle exclut d’abord les personnes les plus éloignées de l’emploi, ne leur laissant que six mois pour retrouver un travail . Six mois qui, dans les faits, deviennent plutôt trois mois et demi (délai séparant la réception du courrier de l’ONEm envoyé à la mi-septembre et les premières exclusions prévues pour le 1ier janvier 2026)
Sur le plan juridique, la réforme contrevient à plusieurs principes constitutionnels, dont celui de confiance légitime, celui du droit à la sécurité sociale garanti par l’article 23 de la Constitution consacrant le droit de chacun à mener une vie conforme à la dignité humaine ou encore les principes d’égalité et de non-discrimination contenus dans les articles 10 et 11 de la Constitution.
Aucun élément contenu dans l’exposé des motifs de la loi ou dans les éléments de réponses formulés par le ministre Clarinval lors des travaux à la Chambre des Représentants ne peuvent justifier à eux seuls une telle régression. De plus, nous soulevons l’incohérence des arguments pointés par le ministre, comme les contraintes budgétaires (puisque le gouvernement augmente les heures supplémentaires défiscalisés), la stimulation du retour à l’emploi ( puisque le gouvernement favorise les flexi-jobs, accessibles seulement à ceux qui bénéficient déjà d’un emploi) et la volonté d’atteindre un taux d’emploi de 80 % d’ici 2029 (puisque le gouvernement augmentent le quota d’heures de travail étudiant, par définition inaccessible aux demandeurs d’emploi exclus).
La réforme s’en prend de manière plus particulière à des groupes de demandeurs d’emplois dont le retour ou la stabilisation à un emploi stable est soumise à une série d’obstacles, largement documentés : les personnes âgées, les jeunes, les femmes, les personnes souffrant d’un handicap ou d’une inaptitude permanente de travail, des personnes peu qualifiées, etc.
Mais la réforme s’en prend également à des personnes qui travaillent sous contrats (par exemple : des travailleuses et travailleurs ALE, des travailleuses et travailleurs à temps partiel avec allocation de garantie de revenus , des journalistes pigistes, …).
Au-delà des considérations juridiques, cette réforme constitue une rupture du pacte social sur lequel reposent les équilibres socio-économiques de notre société depuis 80 ans. Elle nie les déterminants sociaux de l’exclusion. Elle menace de précariser durablement des dizaines de milliers de personnes, de fragiliser leurs familles, et d’aggraver les inégalités.
C’est pourquoi les syndicats et les organisations de la société civile, unis dans leur attachement aux droits humains, et à la pérennité de notre sécurité sociale, contestent la constitutionnalité d’une réforme précipitée, injuste et contraire aux engagements fondamentaux de l’État belge.
Liste des organisations et associations qui se joignent au recours :
Ligue des droits humains
BAPN
Netwerk tegen armoede
CSCE
Hart boven hard
Ligue des familles
Solidaris (l’union nationale des mutualités socialistes)
Vie féminine
Soralia
Femma
Furia
Jeunes FGTB
Jeunes CSC
Jeunes CGSLB/Freezbe
SAAMO Anvers et Bruxelles
Préserver les ACS, c’est préserver un levier indispensable pour l’emploi et la cohésion sociale à Bruxelles
Carte blanche de la confédération représentative des entreprises à profit social bruxelloises (Bruxeo) et du front commun syndical bruxellois (FGTB Bruxelles, CSC, CGSLB).
Les organisations syndicales et patronales du non-marchand bruxellois appellent les négociateurs bruxellois à garantir la pérennité du dispositif ACS. Le réduire mettrait en péril des milliers d’emplois, affaiblirait les services publics de proximité et compromettrait la capacité de la Région à répondre aux besoins fondamentaux de sa population.
Un levier essentiel pour l’emploi et la cohésion sociale
Chaque jour, des travailleuses et travailleurs assurent la continuité de services essentiels aux Bruxelloises et Bruxellois : puéricultrices, aides-soignants, éducatrices spécialisées, accompagnateurs de personnes en situation de handicap, médiatrices culturelles, formateurs en alphabétisation, travailleurs sociaux, animateurs jeunesse, ouvriers polyvalents de ressourceries… Un même fil rouge relie de nombreux travailleurs de ces métiers indispensables à la société : celui du dispositif ACS – Agents Contractuels Subventionnés.
Ce dispositif permet à la Région de s’appuyer sur des acteurs de terrain pour assurer des missions de service public essentiel, en soutenant un emploi local, utile, durable et non délocalisable, au service des Bruxelloises et des Bruxellois. Aujourd’hui, ces emplois ne sont pas accessoires : ils constituent la colonne vertébrale de centaines de services de proximité indispensables.
Un outil maîtrisé, transparent et rigoureux
Le dispositif ACS fait l’objet de contrôles stricts par Actiris sur base de conventions et de justificatifs mensuels. C’est un système fiable, pilotable et conforme aux exigences de bonne gouvernance.
Le secteur a déjà fait sa part
Depuis dix ans, le dispositif ACS a été ajusté, rationalisé et contrôlé : les taux de subvention ont été réduits, les avances ont été supprimées, les dérogations restreintes. Réduire encore ce dispositif, c’est briser un équilibre déjà fragile.
Nous sommes conscients des défis budgétaires auxquels est confrontée la Région bruxelloise. Mais réduire l’enveloppe ACS ne réduirait pas le déficit – cela ne ferait que déplacer le problème.
Les conséquences seraient immédiates et multiples :
fermeture de services d’accueil, de soins, d’insertion, de soutien aux familles… licenciements massifs dans le secteur non marchand (environ 7.000 emplois concernés)
augmentation mécanique du chômage et des dépenses sociales
précarisation accrue des travailleurs et des publics déjà fragiles.
Concrètement, ces coupes auraient des répercussions directes et immédiates sur le terrain : chaque poste supprimé représenterait non seulement un emploi perdu, mais aussi des centaines de bénéficiaires privés d’un service, des projets suspendus et des quartiers fragilisés.
Nos demandes
Nous appelons le futur gouvernement bruxellois à :
garantir la pérennité de l’enveloppe ACS et s’engager à ne pas la réduire,
maintenir le système actuel d’indexation des primes ACS, afin qu’elles suivent l’indexation des salaires et garantissent la stabilité financière, la rétention et le recrutement des équipes,
consolider le caractère transversal du dispositif ACS, pour qu’il reste accessible à tous les secteurs et soutienne de manière cohérente l’ensemble de la politique d’emploi régionale,
reconnaître et valoriser les emplois ACS comme des emplois d’intérêt général, indispensables au bon fonctionnement de la Région.
Les ACS ne sont pas une dépense, mais un investissement stratégique : dans l’emploi local, dans les services essentiels de proximité, dans la cohésion sociale et dans la résilience économique de Bruxelles.
Soutenir le dispositif ACS, c’est garantir la capacité de la Région à répondre aux besoins fondamentaux de ses habitants.
Thatcher avait tort, il y a toujours un choix, monsieur De Wever
Est-il normal que les 1 % les plus riches paient proportionnellement deux fois moins d’impôts que la moyenne des contribuables ?
Bert Engelaar est secrétaire général de la FGTB, Els Hertogen est directrice de 11.11.11, Eva Smets est directrice d’Oxfam Belgique, Joeri Thijs est porte-parole de Greenpeace Belgique et Ann Vermorgen est présidente de la CSC. Ils affirment qu’il existe bel et bien des alternatives à la frénésie d’austérité de De Wever.
Alors que le gouvernement prépare de nouvelles mesures d’austérité drastiques qui toucheront la classe moyenne et les plus vulnérables, le Premier ministre Bart De Wever cite la célèbre phrase de Margaret Thatcher : « There is no alternative ». Mais l’histoire comme l’économie montrent qu’il existe bel et bien d’autres voies — plus justes et plus intelligentes.
En citant Thatcher pour justifier ses économies, De Wever ressuscite un slogan des années 1980. Un slogan qui a servi à imposer des politiques néolibérales ayant conduit à une explosion des inégalités et de la pauvreté, à la destruction des services publics, et à une dérégulation au profit des multinationales et des plus riches.
Est-ce vraiment le modèle que la Belgique veut suivre ? Affirmer qu’il « n’y a pas d’alternative » témoigne d’un manque de vision — et d’un mépris envers toutes celles et ceux qui travaillent, soignent ou enseignent, et qui subiront les conséquences de ces coupes budgétaires.
Le 14 octobre, 140.000 personnes ont défilé dans les rues de Bruxelles pour rappeler que la solidarité, les services publics, le climat et la sécurité sociale ne sont pas des variables d’ajustement. La Belgique mérite mieux que des recettes idéologiques d’un autre siècle.
Les bénéfices d’une politique sociale
En Belgique, 2,1 millions de personnes risquent la pauvreté ou l’exclusion sociale. Et pourtant, le gouvernement Arizona choisit aujourd’hui de s’attaquer à nos pensions, à notre temps de travail, aux soins de santé, aux femmes, aux demandeurs d’emploi, aux malades et aux personnes vulnérables.
Rétablir l’équilibre budgétaire sur le dos des plus fragiles est un très mauvais plan, à la fois socialement et économiquement.
Les personnes aux revenus les plus faibles n’investissent pas leur argent dans des fonds spéculatifs ou des paradis fiscaux. Elles le dépensent en biens et services, le réinjectant directement dans l’économie réelle. Soutenir cette consommation, c’est soutenir le commerce local et l’emploi. En réduisant leurs revenus, comme le fait le gouvernement, on pousse les gens au bord du gouffre. On les force à restreindre leurs dépenses essentielles : chauffage, alimentation, vêtements.
Les politiques d’austérité appauvrissent les plus vulnérables, mais elles finissent par nuire à toute la société et à l’économie.
Pourquoi le gouvernement refuse-t-il obstinément de demander une contribution équitable aux plus riches ? Ils épargneraient un peu moins, sans que leur niveau de vie en soit affecté. Un système fiscal plus progressif renforcerait à la fois la justice fiscale et la stabilité économique.
Est-il normal que le 1 % le plus riche paie proportionnellement deux fois moins d’impôts que la moyenne des contribuables ? Est-il normal que la fraude et l’évasion fiscales coûtent 30 milliards d’euros par an ?
Des choix politiques
Le Bureau du Plan a pourtant calculé qu’un impôt sur la fortune des millionnaires pourrait rapporter 4,7 milliards d’euros de recettes fiscales. Investir cet argent dans les soins de santé, des pensions décentes, la transition climatique, la solidarité internationale et la protection sociale n’est jamais de l’argent perdu. C’est un investissement dans une société plus résiliente, plus équilibrée, plus saine et plus pacifique. Ces dividendes sociaux profitent à tout le monde.
Malgré ces faits, le gouvernement veut réduire, froidement et méthodiquement, toutes les formes de solidarité. Les coupes annoncées dans la coopération au développement n’en sont qu’un exemple. Elles vont au-delà d’un simple exercice budgétaire : c’est une attaque idéologique contre un secteur qui rappelle au gouvernement ses engagements internationaux et sa responsabilité en matière de droits humains.
Dans le même temps, la Belgique consacre encore 13 milliards d’euros par an à des subventions pour les combustibles fossiles. Si certaines aides sociales doivent être maintenues, la majeure partie de ces subsides bénéficie à des activités polluantes sans valeur sociale ajoutée, retardant ainsi la transition écologique.
Comment peut-on justifier des coupes dans des secteurs essentiels tout en maintenant des subventions nuisibles qui portent atteinte au climat et à la santé publique ?
Au cours des dix dernières années, la Belgique a perdu 19,3 milliards d’euros de recettes qui auraient pu financer les services publics et la sécurité sociale. D’ici 2029, les revenus fédéraux devraient encore baisser de 7,9 milliards d’euros. Et 85 % de ce recul budgétaire sera le résultat des choix du gouvernement Arizona. Le gouvernement sabote donc délibérément ses propres recettes… pour ensuite s’inquiéter de la dette publique qu’il a lui-même contribué à creuser !
Cette situation n’est pas une fatalité. Si rien ne change, les taux de pauvreté augmenteront dans les années à venir. La tâche d’un gouvernement n’est pas de se cacher derrière des slogans d’un autre temps, mais d’offrir de nouvelles perspectives et une vision d’avenir à la population.
L’histoire l’a prouvé : Thatcher avait tort. Il y a toujours un choix — le choix de mettre fin aux cadeaux fiscaux inefficaces et polluants, le choix de faire contribuer chacun selon ses moyens, le choix d’investir dans l’avenir plutôt que de couper dans la santé, l’éducation, la solidarité internationale et l’environnement.
À partir du 17 octobre, les femmes travaillent “gratuitement” jusqu’à la fin de l’année !
Le 17 octobre marque une date aussi symbolique que révoltante : si l’on convertit l’écart salarial global en temps de travail, les femmes cesseraient d’être payées à partir de cette date. L’écart moyen de 19,9 % entre le salaire des femmes et celui des hommes correspond en effet à près de deux mois et demi de travail “non rémunéré” pour les femmes par rapport à leurs collègues masculins.
L’inégalité salariale reste une réalité structurelle, qui pénalise massivement les femmes pendant leur carrière et jusqu’à la retraite.
On parle souvent d’un écart de 7 %, qui correspond à la différence de salaire horaire entre femmes et hommes. Mais cette donnée masque une réalité bien plus profonde : les femmes sont massivement cantonnées au temps partiel, souvent dans des secteurs sous-payés (commerce, soins, nettoyage, titres-services).
40 % des femmes travaillent à temps partiel, soit près de 846 000 travailleuses en 2023
83 % des temps partiels sont occupés par des femmes, dont 93 % y sont contraintes– faute de solutions de garde, d’offre de travail à temps plein ou en raison de pressions de l’employeur
Ces emplois sont souvent précaires, mal rémunérés et assortis de peu de perspectives de carrière. En moyenne, la durée de carrière des femmes n’est que de 31,6 ans, et 4 femmes sur 10 n’atteignent pas 35 années de carrière à 65 ans – alors que le calcul de la pension est basé sur 45 années.
Cette précarité salariale a évidemment des effets cumulés sur la pension.
Les pensions des femmes sont en effet en moyenne 21 % plus basses que celles des hommes et sans les périodes assimilées (maladie, congé de maternité, chômage temporaire…), cet écart grimperait à 43 % !
Par ailleurs, la suppression programmée de la pension de survie privera environ 140.000 femmes d’un filet de sécurité essentiel.
Et avec le gouvernement Arizona, les femmes vont encore payer !
Loin de corriger ces injustices, le gouvernement Arizona multiplie les attaques qui frappent directement les travailleuses à temps partiel, c’est-à-dire essentiellement des femmes :
Flexi-jobs généralisés et extension des heures étudiants, accentuant la concurrence avec les temps partiels sans créer de postes à temps plein.
Suppression du repos dominical et des jours de fermeture obligatoires, rendant la conciliation vie professionnelle/vie familiale encore plus difficile.
Annualisation du temps de travail, qui crée des « semaines accordéon » et complique la combinaison de plusieurs temps partiels.
Augmentation des heures supplémentaires “volontaires” jusqu’à 360 h sans sursalaire, voire 450 h dans l’Horeca.
Suppression de la durée minimale d’1/3 pour les temps partiels, ce qui ouvre la voie à une fragmentation accrue des horaires.
Suppression progressive des périodes assimilées dans le calcul des pensions anticipées, rendant celles-ci inaccessibles pour de nombreuses femmes.
Sanction de l’AGR : les temps partiels de moins d’un mi-temps perdront leur allocation de chômage complémentaire après 2 ans — une mesure qui touche 33 % des femmes concernées.
En résumé, le gouvernement Arizona prend clairement les femmes pour cible, avec des réformes structurellement discriminantes, qui frappent précisément les statuts précaires dans lesquels elles sont surreprésentées.
Une mobilisation sans précédent contre l’Arizona
La manifestation nationale du 14 octobre a dépassé toutes les attentes : une foule immense, toutes générations et tous horizons confondus, réunie dans la solidarité et la détermination. Ensemble, nous avons envoyé un message clair au gouvernement : non à la casse sociale de l’Arizona, oui à une société juste et solidaire !
Pensions dignes, emplois de qualité, fiscalité plus juste, transition écologique ambitieuse, respect des droits syndicaux, reconnaissance de l’État palestinien… nos revendications sont claires et légitimes.
Le combat continue : un automne chaud s’annonce pour défendre nos droits et faire reculer ce gouvernement !
Plan Climat : « Bruxelles est une nouvelle fois désavantagée »
Un nouveau marché du carbone européen va bientôt faire grimper les factures d’énergie. À partir de 2027, le système ETS2 s’appliquera au chauffage et au transport routier. Résultat : le gaz, le mazout, l’essence et le diesel coûteront plus cher, avec un impact particulièrement lourd pour les ménages les plus précaires.
Pour en atténuer les effets, l’Europe a mis sur pied un Fonds social pour le climat, destiné à soutenir les ménages vulnérables et à financer des mesures de transition. La Belgique recevra 1,66 milliard d’euros sur la période 2026–2032, complétés par un cofinancement national.
Les gouvernements fédéral et régionaux se sont récemment mis d’accord sur la répartition de cette enveloppe :
la Flandre recevra 43,42 % (environ 961 millions d’euros),
la Wallonie 32,95 % (environ 729 millions d’euros),
Bruxelles 10,50 % (232 millions d’euros),
et le niveau fédéral 13,13 % (291 millions d’euros).
Derrière ces pourcentages se joue une question de justice sociale : Bruxelles reçoit une part nettement inférieure par rapport à ses besoins réels. Explications avec Florence Lepoivre, Secrétaire générale de la FGTB Bruxelles.
Pourquoi cette répartition est-elle problématique pour Bruxelles ?
Florence Lepoivre : Bruxelles reçoit 10,5 % de l’enveloppe, alors qu’elle représente 10,6 % de la population belge. Sur le papier, cela peut sembler équilibré. Mais si l’on regarde les besoins réels, on voit que 14,8 % des “clients protégés” – des ménages en difficulté de paiement énergétique – vivent à Bruxelles.
Ce sont précisément ces publics que le Fonds social climat est censé soutenir en priorité.
Quelle différence cela représente-t-il concrètement ?
Florence Lepoivre : Si la répartition avait été basée sur le nombre de clients protégés plutôt que sur une clé principalement démographique, Bruxelles aurait reçu environ 4,5 millions d’ euros supplémentaires.
Et je ne parle ici que de la répartition du Fonds social climat. Nous craignons que les recettes générées par l’entrée en vigueur du système ETS2 en 2027 – entre 5,4 et 7,6 milliards d’euros pour la Belgique – soient elles aussi réparties selon une clé démographique.
Dans ce cas, des dizaines de millions d’euros pourraient échapper à Bruxelles chaque année.
Les besoins sont pourtant particulièrement importants à Bruxelles…
Florence Lepoivre : Oui, et ils sont très documentés. Le bâti bruxellois est très ancien : selon Statbel, seuls 7 % des bâtiments bruxellois ont été construits après 1981, contre 23 % en Wallonie et 34 % en Flandre.
Il est aussi très énergivore. En 2023, le chauffage des bâtiments représentait 55 % des émissions directes de gaz à effet de serre à Bruxelles. À titre de comparaison, les ménages ne représentaient que 11 % des émissions en Flandre et 15 % en Wallonie, derrière l’industrie qui reste la source principale d’émissions dans ces 2 régions. Cette différence est directement liée au caractère urbain de la Région de Bruxelles-Capitale.
Cette réalité se reflète déjà dans les budgets régionaux : en 2024, le gouvernement bruxellois a dépensé 135 millions d’euros en primes Renolution, soit presque le double des 69 millions initialement prévus. Cela montre à quel point les besoins sont importants sur le terrain.
Pourquoi cette situation se répète-t-elle souvent pour Bruxelles ?
Florence Lepoivre :Souvent, les clés de répartition sont simplement liées à la démographie et ne tiennent pas compte des réalités bruxelloises, qu’elles soient sociales, économiques ou territoriales. Ignorer ces spécificités, c’est créer des déséquilibres qui se répètent dossier après dossier.
La lutte contre le réchauffement climatique ne fait pas exception : la spécificité de Bruxelles par rapport aux deux autres Régions n’est pas prise en compte. La capitale connaît davantage de précarité, un parc de logements plus vétuste et mal isolé et une population urbaine qui sera à terme, particulièrement exposée aux effets de la tarification carbone.
La transition risque donc d’alourdir la facture sociale pour les Bruxellois…
Florence Lepoivre : Oui, très clairement. Moins de moyens, c’est moins de soutien public, donc moins de rénovations et des factures énergétiques qui continueront à augmenter. Si Bruxelles reçoit une part trop faible des fonds alors qu’elle concentre davantage de précarité, on risque d’aggraver les inégalités sociales au lieu de les réduire. C’est une véritable fracture sociale qui se dessine.
Peut-on encore inverser la tendance ?
Florence Lepoivre : Les négociations ne sont pas totalement closes. D’autres éléments doivent encore être répartis, notamment les recettes de l’ETS2. C’est un moment clé pour défendre une répartition plus juste.
Mais l’accord conclu pour le Fonds social climat donne déjà une idée de la direction prise… Si rien ne change, Bruxelles va devoir affronter la transition climatique avec des moyens structurellement insuffisants, alors même qu’elle concentre une grande partie des ménages les plus vulnérables et dispose d’un bâti particulièrement ancien.
Le gouvernement bruxellois doit donc se battre pour faire reconnaitre les spécificités et les besoins de Bruxelles, c’est essentiel pour Bruxelles et les Bruxellois, dans ce dossier comme dans beaucoup d’autres.