Grève générale – Rassemblement place de la Monnaie : intervention de Florence Lepoivre, secrétaire générale

31/03/2025
Chers camarades,
Chers collègues du secteur culturel,
Chers artistes, technicien·nes, travailleur·ses de l’ombre et de la lumière,
Aujourd’hui, nous sommes en grève.
Une grève pour défendre nos droits, nos acquis sociaux, notre dignité de travailleuses et de travailleurs.
Et si nous sommes ici, Place de la Monnaie, ce n’est pas un hasard.
C’est un lieu emblématique de la culture, de la création, de l’expression.
Un lieu où se croisent celles et ceux qui font vivre l’imaginaire, la critique, l’émancipation et la démocratie.
Et aujourd’hui, ce lieu devient aussi un espace de résistance. Comme il l’a été il y près de 200 ans.
Le statut d’artiste, vous le savez mieux que quiconque, c’est une conquête sociale.
Un statut qui n’est, certes, pas parfait, mais qui reconnaît la précarité structurelle du travail artistique, son caractère discontinu, ses périodes de création invisibles, les répétitions, les temps morts entre deux projets.
C’est un statut qui permet à des milliers de personnes de vivre de leur métier, de créer, de participer à la richesse collective, sans sombrer dans la pauvreté.
Et que fait ce gouvernement Arizona ? Il attaque. Encore.
Il remet en cause le cœur même du statut. Il le vide de sa substance. Il en remet en cause les fondements.
Et ce n’est pas un hasard.
Une telle attaque, venant de la N-VA, on pouvait s’y attendre : La N-VA, ça fait des années qu’elle assèche les budgets culturels en Flandre, qu’elle démantèle les outils de création, qu’elle transforme les subventions en privilèges à supprimer.
Au MR, les masques tombent : on ne cache plus ce qu’on pense de la culture… je vous épargnerai la liste des attaques de Georges-Louis Bouchez contre les artistes… Il crache sur tout ce qui ne produit pas du profit immédiat. Il méprise la création, l’intelligence, le travail invisible derrière chaque spectacle, chaque film, chaque œuvre.
Ce mépris de classe, il n’a même plus besoin de le déguiser. C’est devenu une ligne politique.
Et puis il y a Les Engagés. Ceux qui disent non aujourd’hui… sont les mêmes qui ont signé hier les yeux fermés l’accord de gouvernement. Facile de se réveiller maintenant, quand la mobilisation monte…
Ce gouvernement veut trouver de l’argent ?
Qu’il commence par ceux qui accumulent les dividendes, qu’il n’attaque pas par celles et ceux qui peinent à finir le mois malgré leur talent.
Supprimer ou affaiblir le statut d’artiste, c’est tuer la culture.
Notre combat n’est pas corporatiste. Ce n’est pas un privilège qu’on défend.
Ce qu’on défend ici, c’est un modèle de société.
Une société où la culture est un droit, pas un luxe.
Une société où l’art, la critique, l’imaginaire, l’émotion, ont leur place.
Une société où le travail culturel est reconnu comme un vrai travail, avec de vrais droits pour permettre à chacun, chacune d’en vivre dignement.
Et nous sommes aussi là pour défendre plus : l’art joue un rôle crucial en aidant à conscientiser sur les problèmes sociaux et politiques. L’art a la capacité de rassembler des hommes et des femmes autour d’une cause commune et de les inciter à agir, à penser. A contester donc. L’art peut inspirer et motiver les individus à se lever contre l’injustice, à lutter pour l’égalité et à défendre les principes démocratiques fondamentaux.
Et c’est justement ça qui pose problème à certains de nos dirigeants.
Alors aujourd’hui, levons-nous. Faisons entendre notre voix.
Contre le mépris. Contre les reculs sociaux. Contre la marchandisation de tout ce qui ne s’achète pas.
Parce que défendre le statut d’artiste, c’est aussi défendre la résistance, la liberté de ton et de création.
En un mot, c’est défendre la démocratie.